Renforcement des Capacités des OSC pour mettre Fin au Mariage des Enfants au Niger
Soixante-dix-huit pour cent (78%) des filles au Niger se marient avant leur 18ème anniversaire. Cette situation fait du Niger le pays qui compte le plus grand nombre de mariages d’enfants dans le monde. Par conséquent, c’est dans ce contexte que l’Institut de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (WACSI), dans le cadre de son orientation thématique sur le développement des femmes et des jeunes, a commencé le renforcement des capacités des organisations de la société civile et des coalitions œuvrant pour mettre fin aux pratiques du mariage des enfants dans six (6) pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Nigéria, le Sierra Leone, la Guinée, le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Le projet soutenu par la Fondation Ford et mis en œuvre en partenariat avec Girls-Not-Brides (GNB) a culminé le renforcement des capacités avec un atelier de quatre jours pour des OSC sélectionnées au Niger représentant Care International-Niger, WilDAF-Niger, Coalition des Organisations Nigériennes des Droits de l’Enfant (CONIDE), et Girls First Fund (GFF) du 25 au 29 novembre.
Au cours de la formation, les participants ont pris part à diverses sessions en petits groupes pour réfléchir sur des questions clés telles que les stratégies de plaidoyer, la mobilisation des ressources et la cartographie des parties prenantes. Lors d’une session animée par Mme Omolara Balogun, Responsable de l’influence des politiques et du plaidoyer de WACSI, les participants ont discuté en détail les multiples facettes du mariage des enfants au Niger, y compris les moteurs, défis et conséquences par région. Elle a expliqué que les principales causes du mariage des enfants sont notamment les normes sociales et sexospécifiques, la pauvreté et l’absence de perspectives économiques.
Elle a également fait connaître aux participants les différentes méthodes et stratégies de plaidoyer visant à inciter les décideurs à accroître la volonté politique de défendre les droits des enfants et de protéger les filles du fléau du mariage des enfants.
Le troisième jour, Mme Nana Ekua Awotwi, adjointe exécutive de WACSI, et Balkissa Harouna Brah, coordonnatrice nationale, GFF-Niger, ont animé la session sur la façon dont les coalitions peuvent suivre et évaluer leurs efforts de plaidoyer afin de mesurer l’impact et de suivre les changements positifs en raison de leurs interventions. Ils ont expliqué qu’un suivi et une évaluation efficaces nécessitent une planification minutieuse et font partie intégrante de la conception d’une initiative de plaidoyer.
Mme Awotwi a également animé la session sur la mobilisation des ressources pour la durabilité des OSC. Dans cette session, elle a présenté le Guide de WACSI sur les modèles de financement alternatif et expliqué comment le guide suggère et illustre des sources alternatives de financement pour les OSC.
Grâce au partage des expériences entre les différentes coalitions de mariage des enfants présentes, les participants ont appris sur le travail en réseau et la création de coalitions, y compris la gestion et la durabilité d’une coalition. À la fin de la formation, les participants ont exprimé leur satisfaction quant au contenu, aux méthodes de prestation et aux connaissances acquises. S’adressant à M. Alassane Aboubacar, Association des Jeunes pour le Développement Local (AJDL), il a déclaré que c’était un plaisir, non seulement de travailler avec vous à cet atelier mais aussi et surtout d’avoir été équipé des stratégies du plaidoyer.
Bien d’autres ont juré d’utiliser leurs compétences nouvellement acquises et renforcées dans leurs stratégies de lutte contre le mariage des enfants. Bien que le soutien actuel pour le travail du WACSI sur le projet de mariage des enfants s’achève en 2019, l’institut promet néanmoins de se tenir prêt à fournir
un soutien au renforcement des capacités des coalitions de la société civile œuvrant pour mettre fin aux pratiques de mariage des enfants au Niger et en Afrique de l’Ouest.